Une école de Charleroi, en Belgique, se retrouve au cœur d’un scandale suite à l’interdiction des « tresses et rastas » dans son règlement. Cette affaire, discutée au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, met en lumière une discrimination que vivent beaucoup de personnes noires et métisses en lien avec leurs cheveux dans la société. Retour sur une question beaucoup moins anecdotique que ce qu’on peut penser.

Quand l’identité dérange

L’interdiction apparemment anodine de coiffures afro telles que les tresses et les rastas par une école a déclenché un vif débat dans les médias et au Parlement. Pour de nombreuses personnes noires et métisses, ces coiffures sont bien plus qu’une esthétique ; elles représentent un élément culturel. Leur interdiction est un rappel brutal d’une norme sociale excluante et un exemple flagrant de racisme structurel, selon l’Institut UNIA pour l’égalité des chances.

En tant que député·e, j’ai élevé cette question au Parlement, soulignant l’impact profond de telles politiques sur le droit à l’éducation des jeunes d’origine africaine et afro-descendante. La Ministre de l’Éducation, Mme Caroline Désir, a réagi rapidement, ordonnant la révision du règlement discriminatoire. Elle a rappelé que tout règlement discriminatoire est illégal.

Des cheveux … politiques

La question des cheveux des personnes noires et métisses est intrinsèquement politique. Un exemple flagrant est le cas de jeunes professionnelles contraintes de lisser leurs cheveux pour se conformer à leur environnement de travail. Ces normes reflètent des standards de beauté occidentaux et marginalisent les expressions naturelles ou culturelles des cheveux afro.

Par ailleurs, la mode, la publicité, le cinéma ou l’art en général ont déjà tendance à invisibiliser ces formes de beautés. Ces pratiques, qui paraissent anodines, sont en réalité des manifestations de racisme structurel, car elles dénient la liberté et l’acceptation de l’identité culturelle.

Des règlements qui se fichent des lois

Ce n’est malheureusement pas la première fois que nous sommes témoins de telles discriminations dans les écoles. Des règlements stigmatisants, tels que l’interdiction pour les garçons de porter du vernis ou l’obligation pour les filles de couvrir leurs épaules, perpétuent des stéréotypes de genre nocifs. Ces pratiques soulignent la nécessité d’une réflexion critique et d’une révision des politiques scolaires pour garantir l’égalité des chances pour tous les élèves.

Il est temps que les écoles soient responsabilisées. Ecolo plaide pour la création d’un cadre contraignant pour les écoles, en les amenant à réviser leurs règlements. Par exemple, en excluant les règles qui différencient filles et garçons. Ou les interdictions qui ne cible qu’un groupe de jeunes. A ce cadre contraignant devra s’ajouter des processus de co-construction avec les élèves, grâce à la démocratie scolaire, afin que les règlements collent à leur réalité. Sans quoi, à chaque nouvelle actualité, nous devrons revenir devant le Parlement pour dénoncer.

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