En octobre 2021, des dizaines de témoignages ont été relayés sur les réseaux sociaux et dans les médias concernant le quartier du Cimetière d’Ixelles.Les phénomènes #BalanceTonBar et #BalanceTonFolklore ont mis le doigt sur l’existence, dans notre société, d’un modus operandi de la part d’agresseurs qui profitent de l’état d’une personne et/ou la droguent pour l’agresser sexuellement. Deux bars ont été pointés du doigt et le phénomène s’est ensuite généralisé au reste de la Région bruxelloise, puis de la Belgique. Une marche de protestation a eu lieu, ainsi qu’une “Safe Night” visant à dénoncer ces violences.

Ces violences que subissent les femmes dans le milieu festif ont souvent poussé ces dernières à devoir « faire preuve de prudence » : surveiller leurs consommations, éviter de rester seule, ne pas accepter de verre d’un inconnu, etc. Dès le plus jeune âge, ces injonctions à la prudence modifient leur manière d’appréhender leurs loisirs et créent une inégalité de genre dans la manière de fréquenter le milieu festif en fonction de si l’on est un homme, une femme, ou une minorité de genre. Il est essentiel et urgent de renverser la tendance : les femmes doivent pouvoir se sentir en sécurité dans les lieux festifs et cette charge de protection doit peser sur la société et non les femmes elles-mêmes. 

Le rôle du politique est non seulement d’écouter et de croire ces témoignages, mais aussi d’en tirer les conclusions utiles afin que les actions publiques aient un réel impact sur la situation de manière durable.

Les écologistes ont ainsi pointé en Région bruxelloise quelques leviers d’action :

  • Effectuer au plus vite une étude sur les violences sexuelles dans le monde de la nuit et l’ampleur du phénomène en Région Bruxelles-Capitale, afin de rapidement pouvoir y apporter des réponses ciblées et surveiller l’évolution de la situation ;
  • Mettre en place une cellule d’accueil spécifique aux violences intrafamiliales et sexuelles au sein des commissariats des zones de police bruxelloises ;
  • Mettre en place des formations en prévention, détection et prise en charge des violences à destination des professionnels de première ligne (Police, travailleurs sociaux, etc.) ;
  • Informer, sensibiliser et prévenir à grande échelle (rue, transports, bâtiments publics, réseaux sociaux) sur les violences sexuelles via des campagnes de communication permanentes. Ces campagnes doivent toucher à la fois les victimes et témoins pour les informer des dispositifs d’aide et de signalement. Mais aussi cibler les auteurs ou auteurs potentiels d’agression pour les dissuader. Ceci doit notamment inclure des campagnes sur la notion de consentement ;
    Soutenir les démarches de prévention et de sensibilisation organisées par le monde de la nuit et tous les dispositifs visant à lutter contre ces phénomènes : affichages, dispositif de signalement dans les établissements, etc. ;
  • Soutenir l’organisation de formations pour le personnel du monde de la nuit ;
  • Créer des collaborations entre les Universités et Hautes-Écoles, l’HORECA, les établissements du monde nuit, ainsi que le monde culturel ;
  • Soutenir structurellement les associations qui ont pour objectif de lutter contre ces violences ;
    Mettre en œuvre concrètement les mesures du plan de Lutte contre les violences faites aux femmes

Il va sans dire que de nombreuses autres mesures doivent être prises, et certaines sont déjà largement en bonne voie, notamment grâce au travail de la Secrétaire d’Etat à l’égalité, Sarah Schlitz, qui a par exemple travaillé à une réforme du code pénal pour notamment y faire entrer la notion de consentement, mais a aussi permis aux centres de prise en charge des violences de voir leur nombre et leur taille augmenter.

L’école est également un lieu important pour faire avancer durablement ces questions.

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