En janvier, nous écrivions à plusieurs mains sur Twitch des propositions concrètes contre les cyberviolences. Aujourd’hui, le texte avec les propositions pour la Région bruxelloise a été déposé ! Nous y proposons des actions concrètes, notamment de sensibilisation et de protections des cibles, mais aussi d’étude du phénomène, qui est aujourd’hui encore mal connu. Petit tour d’horizon …

Nous sommes dans un momentum : la crise du Coronavirus a vu exploser notre utilisation du numérique, avec jusqu’à +70% d’utilisation du web en 2020. Les contenus haineux ont augmenté de 43 % sur Twitter, les tweets racistes (notamment antichinois, sur fond de coronavirus) et les insultes LGBTQIA+phobes ont explosé. Une étude récente a également montré qu’un parent sur cinq indique que ses enfants sont concernés par le cyberharcèlement, ce chiffre a été multiplié par 5 en un an de crise. Le phénomène semble plus que jamais transversal à toutes les catégories d’âges et à tous les domaines de la vie.

Nous devons garantir à la fois la liberté et la sécurité d’expression de chacun et chacune sur les plateformes en ligne.

Les violences vécues en ligne par les femmes et les minorités sont le reflet des violences qu’elles subissent au quotidien, dans le monde de l’emploi, à l’école, dans la rue. La Région bruxelloise, peut et doit agir. Le plan de lutte contre les violences faites aux femmes de la Secrétaire d’Etat n’a, à ce jour, pas pris d’engagements concernant l’espace numérique et les violences qui s’y produisent. Ecolo souhaite changer la donne.

Le texte comprend une série de dispositions, dont les principales sont :

  1. Quantifier et qualifier les cyberviolences grâce à une étude du phénomène auprès des bruxellois.es ;
  2. Développer des campagnes de sensibilisation et d’information, à destination des cibles potentielles ou avérées, des témoins, des auteurs et des potentiels auteurs, y compris sur les réseaux sociaux et les plateformes émergentes, tenant compte des différentes formes de cyberviolences ;
  3. Renforcer le financement des associations de terrain luttant contre les cyberviolences et prévoir des appels à projet spécifiques ;
  4. Mettre en place une plateforme en ligne d’information permettant aux victimes de cyberviolences d’avoir accès aux informations et au soutien nécessaire afin de permettre le dépôt de plainte ;
  5. Soutenir la mise en place d’une outil en ligne de signalement, de gestion de preuves et de dossier, destinés aux cibles de cyberviolences  ;
  6. Développer des formations sur les cyberviolences à destination des policier.e.s et des services d’aides aux victimes et de toutes les personnes de première ligne.

Si le numérique est un espace virtuel, les violences qu’on y subit, elles, sont bien réelles. Elles génèrent stress, anxiété, se prolongent ou sont le prolongement de violences physiques. Parfois, mêmes, ces violences deviennent une question de vie ou de mort, lorsqu’elles aboutissent à un suicide ou à un meurte. Elles poussent les cibles à adapter leur comportement, à s’auto-censurer, à être réduite au silence, bref à ne pas prendre la place qui leur est due dans l’espace virtuel. Il s’agit dès lors aussi d’une question de démocratie.

A noter que ces propositions viennent compléter le travail entrepris à la Fédération Wallonie-Bruxelles concernant l’éducation comme outil pour lutter contre les cyberviolences et le travail des écologistes aux autres niveau de pouvoir sur la question.

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