Ce n’est un secret pour personne : le cyberharcèlement et la cyberhaine sont de plus en plus présents sur le web et les réseaux sociaux. Avec la crise sanitaire, notre utilisation d’Internet a drastiquement augmenté : les citoyen.ne.s consultent davantage les informations présentent sur Internet, travaillent ou suivent des cours en ligne pour une partie, et enfin, utilisent les plateformes sociales pour maintenir un contact avec leurs proches. Mais comment faire de ces espaces virtuels des espaces « safe », des espace où chacun occupe librement la place qu’il mérité ? Comme je le défendais déjà il y a quelques mois, il est important d’agir et que les pouvoirs publics prennent des mesures concrètes contre la haine en ligne.

Une piste pour y parvenir est de soutenir des actions et initiatives visant la sensibilisation, la prévention et la lutte contre les discours de haine et le harcèlement dans ce que l’on appelle l’éducation aux médias. En effet, planter les graines, dès le plus jeune âge, d’une meilleure utilisation de ces outils, c’est garantir aux futurs citoyen.ne.s une utilisation plus responsable du numérique. Aujourd’hui encore, beaucoup de personnes qui utilisent le numérique n’ont pas conscience de ce qui est légal et illégal en ligne.

La cyberhaine et le cyberharcèlement profitent pour se propager de 3 éléments facilitant. Le premier, c’est le manque de suivi par la Police et la Justice des plaintes, et donc le sentiment d’impunité qui en découle pour les victimes et les auteurs. Le deuxième, c’est le manque de responsabilité des plateformes, qui mettent parfois plusieurs jours à supprimer un contenu illicite. Le troisième, c’est la méconnaissance de ces enjeux dans notre société, et la séparation opérée entre la « vrai vie » et la sphère virtuelle. Or on sait aujourd’hui que les interactions virtuelles ont des répercussions concrètes sur les personnes. Le cyberharcèlement génèrent ainsi du stress, de l’angoisse, de la dépression, et peut mener, dans les cas les plus dramatiques, au suicide des cibles.

Il y a quelques semaines, une proposition de résolution à ce sujet a été déposée au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Cette proposition, que j’ai co-signée, se veut être une contribution utile pour transformer l’univers numérique.

Les points d’attention d’Ecolo en la matière :

  • Renforcer les moyens et outils de prévention, de sensibilisation et de lutte contre les discours de haine et le harcèlement. Ceci est particulièrement important pour l’éducation aux médias, avec une attention particulière pour les femmes, qui sont exposées à une forme aggravée de discours de haine parce qu’elles se trouvent à la charnière entre plusieurs discriminations ;
  • Financer des initiatives pédagogiques et éducatives liées au problème du harcèlement, et ce notamment en alliant le monde scolaire et le monde associatif pour sensibiliser les jeunes aux mécanismes de harcèlement et discours de haine, ainsi qu’à leurs conséquences psychologiques et judiciaires ;
  • Soutenir l’organisation d’un Colloque annuel autour de la lutte contre le harcèlement et la propagation des discours de haine à l’attention des professionnels des secteurs ;
  • Prévoir que le Conseil supérieur de l’Education aux médias porte une attention particulière aux problématiques de la propagation des discours de haine, en particulier sur Internet et les réseaux sociaux.