On avance ! Ecolo vient tout juste de déposer un texte au Parlement pour lutter contre la précarité menstruelle dans l’enseignement primaire, secondaire et supérieur. En effet, au-delà d’être sous le joug d’un tabou encore difficile à lever, les règles ont aussi des coûts multiples : financier, mental  (le SPM, la fatigue, la douleur) et encore social (parfois vectrices d’exclusion ou empêchant la personne menstruée d’étudier dans de bonnes conditions, par exemple). Plusieurs pays ont a ce titre opté pour la mise à disposition de protections périodiques via les établissements scolaires.

Personne ne devrait avoir à s’inquiéter de l’accès aux protections périodiques en période de règles. Pourtant la précarité menstruelle est une réalité pour beaucoup de femmes, de jeunes filles ou de personnes menstruées en situation de difficulté financière ou de pauvreté. Certaines personnes sont amenées à garder trop longtemps leurs protections, et risquent, outre les infections, de contracter le syndrome de choc toxique, qui peut s’avérer mortel. C’est dès lors une question de santé publique.

Des chiffres illustrent de manière criante le besoin de rendre accessible gratuitement les protections périodiques. 3800€ c’est la somme qu’une personne dépensera en moyenne dans sa vie pour ses règles. Cette somme peut peser lourd sur le portefeuille des familles. Notamment lorsque l’on vit sous le seuil de pauvreté, comme 40% d’enfants à Bruxelles et 25% d’enfants en Wallonie. Du côté des étudiant.e.s, on relève que 36,2% connaissent des difficultés financières et 23.000 bénéficient du revenu d’intégration social. A cela s’ajoute la crise du Coronavirus qui a renforcé d’autant plus la précarité.

Ajoutons également que la mise à disposition de protections périodiques dans les établissements scolaire peut contribuer à lever le voile sur un tabou. Visibiliser la question des règles permettra sans doute de familiariser le plus grand nombre à cette question qui, rappelons-le, touche la moitié de l’humanité pendant une grande partie de leur vie. Il est temps d’opérer un changement culturel, et faire entrer les tampons et serviettes dans la liste des objets quotidiens dont on ne s’étonne plus de la présence.

Les demandes d’Ecolo au Gouvernement sont les suivantes :

  • Étudier la mise à disposition des protections périodiques de manière ciblée dans le but de comprendre et chiffrer au mieux l’ampleur de cette demande de mise à disposition de protections.
  • La mise en place de projets pilotes dans des établissements
  • L’accès doit être garanti de manière à ce que les élèves puissent avoir le choix entre au moins deux protections (interne ou externe, à comprendre tampons ou serviettes), qu’elles soient de bonne composition, idéalement sous labels biologiques.
  • L’engagement de soutenir le secteur associatif qui milite pour faire cesser cette précarité, comme l’association Bruzelle
  • Favoriser la tenue de séances d’informations et de sensibilisation à ces questions dans le but de normaliser les règles, sujet encore majoritairement tabou dans notre société.

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