L’Écosse a récemment rendu les protections périodiques gratuites pour toute sa population. C’est la première nation au monde à avoir pris cette initiative. Pourtant, les protections périodiques sont des produits fondamentaux qui représentent encore un certain coût, raison pour laquelle beaucoup de personnes ne peuvent pas se permettre d’en acheter.
Un coût important
Dans sa vie, selon une étude française, une femme dépensera en moyenne 1500 à 2000 euros uniquement pour les tampons et serviettes. À cela, il faut ajouter les éventuels médicaments et le rachat de vêtements tâchés. En Angleterre, une étude affirme même que la facture s’élève à 23.500€. Bref, un montant non négligeable.
Durant leurs menstruations, la façon qu’ont les femmes de se protéger peut avoir des répercussions sur leur santé. En atteste par exemple le syndrome du choc toxique. Il est donc primordial de se procurer des protections de bonne qualité et en suffisance pour pouvoir les changer, ce qui les rend encore moins abordables.
Situation en Belgique
En Belgique, depuis 2018, les protections périodiques sont considérées comme produits de première nécessité et bénéficient donc d’une taxe réduite. Mais la précarité menstruelle est bel et bien présente : selon Statbel, 11% des femmes se trouvent en situation de privation matérielle et sociale. C’est d’ailleurs un sujet que je suis de près dans le cadre de mes activités parlementaires.
En Fédération Wallonie-Bruxelles, dans le cadre du plan « Droits des femmes » adopté en septembre dernier à l’initiative de la Ministre Bénédicte Linard (Ecolo), les ministres compétentes se sont engagées à réfléchir sur une manière de rendre les protections périodiques accessibles à tous.tes et d’étudier les conditions pour mettre des protections périodiques bio à disposition dans les écoles fondamentales et secondaires. Celles-ci posent actuellement une série de problèmes en ce qui concerne l’accès aux toilettes pour changer de protection : toilettes non adaptées, pas de poubelle ou d’évier, pas assez de toilettes disponibles, sans oublier les adolescent.e.s provenant de famille ayant des difficultés financières et qui ne peuvent pas s’offrir des protections menstruelles.
En Flandre, comme le dénonce Groen, on estime que 45% des étudiant.e.s flamand.e.s avec des difficultés financières n’ont parfois pas l’argent pour les serviettes hygiéniques et les tampons. Si en Wallonie nous ne disposons pas de tels chiffres, il n’en reste pas moins que 15% de la population se trouve en situation de privation matérielle et sociale, contre 6,6% en Flandre (Statbel). Il est donc difficile d’imaginer que les finances des étudiant.e.s se trouvent améliorées de l’autre côté de la frontière linguistique…
Les droits des femmes étant un sujet très important pour moi, je continuerai à suivre la question des protections périodiques dans le cadre de mes activités. Après tout, puisque le papier est gratuit dans les toilettes, pourquoi les serviettes et tampons ne le seraient pas ?
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