13%. C’est le chiffre de l’augmentation des signalements de discrimination, de messages et de délits de haine entre 2018 et 2019. Ces derniers chiffres qui nous viennent d’UNIA, le centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme, nous montrent l’ampleur de ce que les mobilisations récentes contre le racisme tentaient déjà de faire comprendre. Selon l’étude, 1/3 de ces discriminations sont fondées sur des critères dits “raciaux”. Presque 1/4 sont liés au handicap.
Un des “nouveaux” lieux d’expression privilégié de ces discriminations et ces messages haineux : les réseaux sociaux.
La faute à pas ou peu de régulation, les réseaux sociaux ont souvent été perçus comme des « boîtes virtuelles obscures » dont la majorité des gens ne comprennent pas le fonctionnement. Ceux qui y diffusent la haine, pourtant, ont eux très bien compris comment les algorithmes fonctionnent, et parviennent à y faire dominer leurs messages. A titre d’exemple, le mois dernier, plus de 8000€ ont été dépensé par le Vlaams Belang pour cultiver la haine autour des mobilisations contre le racisme. Il me tient à coeur de rappeler ici que l’équilibre des opinions qui s’expriment en ligne ne sont pas sans conséquences sur les votes lors des élections, et en vient dès lors à menacer notre démocratie.
Nous devons lever la barrière qui sépare la vie virtuelle de la vie physique. Ce qui s’écrit et se dit en ligne a des répercussions fortes et parfois durables sur la vie des personnes. Il faut, selon les écologistes, agir sur 3 axes :
- Sensibiliser la population, via des campagnes, mais aussi dès l’école, pour apprendre aux jeunes à être des citoyen.ne.s respectueux en ligne également ;
- Protéger celles et ceux qui sont victimes, et assurer le suivi par la justice de leurs plaintes ;
- Observer et comprendre ces outils, dialoguer avec les plateformes et réguler davantage leur fonctionnement.
L’écrivain Tahar Ben Jelloun a dit : « Le raciste est celui qui pense que tout ce qui est trop différent de lui le menace dans sa tranquillité. » À nous donc de montrer aux citoyen.ne.s, en s’appuyant sur l’éducation, la culture, les médias, que ce qui nous rassemble est bien plus fort que ce qui nous différencie.
J’ai interrogé le Ministre de l’Égalité des Chances au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles sur le sujet le 24 juin 2020.