Cette semaine se tient dans toute l’Europe la Code Week, à savoir la semaine du “codage” informatique. Le focus choisit à Bruxelles par le réseau Women In Tech est celui des femmes en informatique avec la troisième édition du Women Code Festival. De quoi casser les codes, justement.
900 000 emplois en Europe. C’est ce que promet le secteur des technologies de l’information et de la communication d’ici 6 ans [statistiques OCDE] . Le tournant numérique est un enjeu crucial du monde de l’emploi. S’il est mal anticipé, il aura des conséquences sociales et économiques. Parallèlement, les statistiques annoncent 15 à 20% de femmes dans ce secteur si prometteur. Et si amener plus de femmes dans les TIC, c’était en fait une partie de la solution ?
Force est de constater : les femmes se tournent majoritairement vers les formations et métiers du social. Aujourd’hui, seulement 8 % des filles sont inscrites dans des écoles d’informatique contre 75 % dans les écoles consacrées à la santé et au social à Bruxelles [statistiques IBSA]. On peut sans doute voir en partie dans cette tendance le résultat d’une éducation genrée reçue depuis toute petite. « Globalement, dans le monde du travail, les femmes sont sous-représentées dans les secteurs les mieux valorisés, qui conduisent aux postes où les responsabilités et les salaires sont les plus élevés. » souligne Margaux De Ré, députée bruxelloise à la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Pour inverser la tendance, une première étape serait de travailler sur l’éducation. Depuis les premiers jeux à la crèche, jusqu’aux premières rencontres avec le monde professionnel, tout semble pousser les garçons vers des orientations techniques et la prise de responsabilités. Dans le cas précis des technologies de l’information et de la communication, très tôt, il est pourtant possible d’initier à la fois les jeunes garçons et les jeunes filles à l’informatique et la logique algorithmique, rendant ainsi le domaine plus inclusif. Plus tard dans la scolarité, les établissements scolaires ont également un rôle à jouer : valoriser et permettre des rencontres avec les femmes qui réussissent dans le secteur numérique dans les cours et manuels scolaires ; mettre en avant les avantages de choisir ces métiers prometteurs (pénurie, salaire, télétravail) ; travailler la confiance en elle des filles pour aider le changement de mentalité.
Les entreprises doivent elles aussi prendre leurs responsabilités et encourager les femmes à postuler via des campagnes de recrutement. Elles doivent également veiller, comme dans tout milieu où les femmes sont minoritaires, à prévenir le harcèlement pour garantir un cadre de travail bienveillant.
La révolution numérique ainsi que les outils IA vont révolutionner le monde de l’emploi. Pouvoir encourager l’implication de 50% de la population dans ces secteurs est une solution politique forte. Chaque composante de la société doit prendre sa part dans le monde de demain.