Je me souviens assez bien de mes cours d’histoire, je me rappelle y avoir appris l’Histoire de la Belgique. Celle de l’Europe. La préhistoire aussi. Des épisodes de révolution. Les Lumières. Comme beaucoup d’enfants, j’y ai mémorisé les grandes lignes de la vie de Napoléon, Churchill, Platon, Albert 1er et De Vinci.
En revanche, dans mon cursus scolaire, il n’y avait que peu, voire pas, de traces de Margaret Hamilton, Simone de Beauvoir, Noor Inayat Khan, Frida Kahlo, Wangari Maathai, Rosa Sparks, Marie Curie, Elizabeth I d’Angleterre, et d’autres femmes ayant marqué l’Histoire d’une manière ou d’une autre.
Marie Curie, Margaret Hamilton, Noor Inayat Khan
Plus encore, les références à l’évolution des droits des femmes sont timides. Comme si elles étaient passées de la cuisine à la scène publique en claquant des doigts. Pourtant, apprendre aux enfants que les droits des femmes ont été un combat pour certaines, avec ses enjeux et ses figures peut sans aucun doute contribuer à mieux comprendre le monde dans lequel nous vivons.
Apprendre l’Histoire, c’est inclure celle des femmes, qu’elles soient européennes ou non, blanches ou non, cisgenres ou non, discriminées ou non. L’Histoire du féminisme est également fondamentale. En effet, parmi les quelques figures féminines retenues par l’Histoire, on fait par exemple l’apologie des suffragettes, celles qui se battaient pour le droit de vote des femmes. Ce qu’on n’explique pas, par contre, c’est pourquoi après coup, leur combat a été remis en cause, notamment en raison de leur manque d’intersectionnalité et de leur « mission civilisatrice ».
Inclure les figures historiques femmes, ce n’est donc pas enseigner une nouvelle Histoire ; mais plutôt éclairer l’Histoire d’une nouvelle lumière, celle des figures qui ont elles aussi, contribué au monde dans lequel nous vivons aujourd’hui. Montrer que tant des hommes que des femmes ont contribué à l’Histoire, c’est une manière de donner à chacun.e sa juste place dans le monde d’aujourd’hui. Une façon de dire « toi aussi, tu as compté, tu comptes, et tu compteras ».
J’ai interrogé la Ministre de l’enseignement obligatoire sur ce sujet. Une réflexion serait en cours pour les années et apprentissages à venir. Histoire à suivre, donc… (sans mauvais jeu de mot )